C’est l’printemps ! La saison du jardinage a déjà commencé ! Et qui dit jardinage dit plants et qui dit plants dit…semis ! Début mars, c’était le thème de la séance de la formation « Mon potager de Permaculture » et les participants ont pu découvrir les deux techniques de semis principales et le matériel nécessaire pour les réaliser. Début avril, en Haute-Savoie, on a encore largement le temps de s’y mettre. Découvrez donc ces deux techniques et le matériel pour les faire. En espérant que cet article vous donnera envie de vous lancer pour gagner en autonomie au jardin !

Les 2 principales techniques de semis : à chaud et à froid

Quand on se penche sur la question des semis (et je me suis inspirée du petit livre « Je réussis mes plants du premier coup ! » chez Terre Vivante), on découvre qu’il y a plein de techniques pour faire ses semis :

  • A chaud,
  • En pépinière à froid dans la serre en pleine terre,
  • Sous châssis froid,
  • Sur couche chaude (de fumier dans un châssis ou pas),
  • Sur lasagne dans un châssis,
  • En caissette, en motte, en godets, en terrine ou encore en pot !

Bref, ça m’a un peu donné le tournis et j’ai eu besoin de simplifier pour moi et pour les participants à ma formation.

Retenons donc deux techniques principales pour les jardiniers amateurs.ices que nous sommes : il y a les semis à chaud et les semis à froid. Ouf, ça va mieux !

Bien sûr, le fait qu’il y ait toutes ces méthodes montrent que les semis, ça peut être complexe et que pour que ça réussisse il faut comprendre ce dont chaque graine à besoin et être aux petits soins avec elle.

C’est pourquoi, avant de parler des semis à chaud et à froid, parlons de deux choses importantes :

  • La variété qui est en lien direct avec le calendrier de plantation, soit le meilleur moment pour semer la graine : on va bien regarder si notre variété est précoce ou pas ;
  • Et la température de germination de la graine en question qui conditionne aussi la réussite du semis.

Ça m’amène donc à vous dire que, en général, ça ne sert à rien de semer trop tôt. Surtout en Haute-Savoie 😉.

Les semis à chaud dans la maison

Faire ses semis « à chaud », c’est installer les semis dans la maison parce qu’on a besoin d’accélérer le processus pour des légumes qui ont besoin de chaleur : tous ceux qui viennent d’Asie ou d’Amérique du Sud.

On devinera que ces semis à chaud sont tout à fait adaptés pour les légumes suivants : aubergine, basilic, céleris, poivrons/piments, tomates et toutes les cucurbitacées (concombres, courgettes, courges).

On peut les faire dans des pots ou des godets. Si on sème plus de 2-3 graines à la fois, il faudra :

  • un godet ou un pot assez grand dans le fond duquel on mettra une couche drainante ;
  • du terreau spécial semis (ou bien notre propre mélange maison, je détaille ce point dans la partie « De quoi j’ai besoin pour faire mes semis ? »).

Les semis à chaud sont exigeants car ils demandent :

  • Une grande luminosité,
  • Une température stable entre 18 et 20° en général,
  • De les poudrer au charbon de bois pulvérisé pour éviter la fonte des semis (optionnel)
  • De tourner le pot tous les jours pour que les semis ne tendent pas le cou vers la lumière puis s’étiolent,
  • D’être recouvert avec un film plastique jusqu’à la levée,
  • Puis de les brumiser tous les 1 à 2 jours sans trop les arroser.

Ci-dessous, un exemple de pas à pas pour un semis à chaud de basilic.

Les semis à froid : sous serre froide ou châssis froid

A l’inverse, on comprend que des « semis à froid » sont installés dans un lieu qui n’est pas chauffé : une serre ou un châssis.

Selon les légumes, on va les semer dans des contenants différents :

  • En caissettes, donc en semant plus de graines à la fois : pour les choux lisses (choux cabus, milan), le basilic (mais à partir d’avril ou quand la serre ou le châssis sont bien rechauffés), les laitues de printemps, les blettes, le céleri, les chicorées, les tomates (même chose que pour le basilic), l’oignon et le poireau.
  • En mottes ou en godets, donc avec une à deux graines : arroche, artichaut, cardon, blette, basilic, chou de chine, fenouil, persil, maïs, salades, chicorées, choux. C’est-à-dire on sème en godet ou en motte pour les légumes qui craignent le repiquage (et les jardiniers.ières aussi ; perso, j’aime pas repiquer les légumes 😉).

Les semis à froid sont à surveiller également, même si les graines germent dans des conditions plus proches de leur lieu d’implantation : ils demanderont des visites fréquentes pour les brumiser, de les découvrir pour ne pas qu’ils aient trop chauds ou encore de les rentrer le soir en cas de gel annoncé.

Ci-dessous, un exemple de pas à pas pour un semis à froid de souci.

De quoi j’ai besoin pour faire mes semis ?

C’est parti pour la liste à la Prévert !

  • De graines, évidemment,
  • D’un calendrier de semis pour savoir quand semer quoi,
  • De contenants :

On peut la jouer 100% récup avec les barquettes alimentaires, les boîtes à glaces, les conteneurs de pépinières/jardineries de 1 à 2 litres, les pots de yaourts, les emballages de viennoiseries, les boîtes polystyrène des poissonneries, les boites à œufs, etc. Et puis aussi aller dans les jardineries pour récupérer les godets de toutes tailles !

En plus des indispensables cagettes pour transporter tout ça.

Ce côté « récup’ » me fait penser à un des principes de la permaculture : « Ne pas créer de déchets ». En réutilisant des contenants, on fait en même du zéro déchet au jardin. Pas mal, non ?

  • D’un presse-motte qui est excellente alternative à tout ce plastique !!!
  • De charbon de bois pour les semis à chaud (contre la fonte des semis) ;
  • D’étiquettes, qui peuvent être découpées dans des godets récupérés et d’un feutre indélébile pour marquer ses semis ;
  • Mais aussi : chiffon, brumisateur, cuvette pour le presse-motte ;
  • Et enfin, d’un bon substrat : donc de terreau de semis + de sable de rivière et de compost, si on veut faire son propre mélange.
  • Je rajouterai un autre ingrédient : la patience 😊

Voyons en détail la question du substrat pour nos semis

Je trouve que les terreaux « spécial semis » de chez Botanic et de chez Gammvert (marque invivo) sont corrects. On peut très bien faire avec.

En fait, de quoi ont besoin nos petites graines pour germer ?

  • D’un substrat qui les nourrisse tout au long de la croissance du plant,
  • D’un substrat qui soit léger et drainant pour que ça ne pourrisse pas,
  • Et d’un substrat assez fibreux pour que le système racinaire puisse bien se développer (d’où les fibres végétales diverses qu’on trouve dans les terreaux prêts à l’emploi).

C’est pourquoi, on peut faire son propre mélange pour que ce soit moins coûteux et plus efficace. C’est ce qui est conseillé dans le livre « Je réussis mes plants du premier coup » (titre un peu racoleur, j’avoue…), mais aussi dans « Vivre avec la Terre » de la ferme du Becq-Hellouin. On peut même aller jusqu’à faire des mélanges pour les semis qui sont adaptés à chaque type de plantes…

Voici les proportions de mélange à retenir pour vos semis :

  • Pour le livre de Terre Vivante cité ci-dessus : 60% de terreau (de semis ou pas) + 20% de compost tamisé + 20% de sable de rivière ;
  • Pour le livre de la ferme du Becq-Hellouin : 40% de substrat bio du commerce + 40% de compost tamisé et bien mûr + 20% de sable de rivière.

Le compost va enrichir le terreau du commerce et apporter des nutriments ; il doit être bien mûr et tamisé (donc il faut aussi un tamis).

Le sable de rivière va alléger le terreau de départ (pas de sable de mer ni de sable du sable jaune de carrière qui ne conviennent pas au jardin). Comme alternative, on peut acheter de la vermiculite ou de la perlite en jardinerie. Sinon, aller le récolter soi-même.

Pour explorer d’autres techniques de semis

Comme je vous le disais au début de cet article, il y a plein de techniques pour faire ses semis et cet article reste une présentation simplifiée des semis à chaud et à froid.

J’ai un peu exploré cette question de semis et j’aimerais partager avec vous deux techniques que j’ai trouvées sympas et dans l’esprit de la permaculture : en mode récup’ et bricolage et nous invitant à aller vers l’autonomie.

Les mini-serres de Valérie Tsimba du jardin nourricier

Valérie Tsimba jardine sur balcon depuis des années et avec la permaculture (elle a publié l’excellent « Mon balcon nourricier en permaculture » chez Ulmer). Dans cette vidéo sur Instagram, elle nous montre pas à pas comment faire une mini-serre pour des semis à chaud de poivrons à partir d’une bouteille d’eau récupérée. Très efficace ! J’ai essayé, c’est sympa à faire 🙂

La vidéo de la mini-serre de Valérie Tsimba

La caissette en bois auto-construitre, par Briana Bosch de Blossom and Branch Farm

J’adore cette vidéo qui montre comment faire soi-même une caissette en bois et donc garantie 100% sans plastique pour faire ses semis en mottes !

La vidéo sur Instagram de Briana Bosch

A retenir dans cet article

Pour finir, voici les points essentiels à retenir :

  • Il y a plein de façons de faire ;
  • Les semis à chaud se font dans la maison et permettent d’accélérer la croissance de plantes qui ont besoin de beaucoup de chaleur ;
  • Les semis à froid se font sous châssis, sous serre non chauffés et sont adaptés aux légumes qu’on va mettre en terre en premier ;
  • Cela demande de l’attention pour obtenir un résultat. Sinon, c’est pas grave car c’est vraiment fun à faire et on apprend à fur et à mesure à connaître les graines et leurs besoins ;
  • L’esprit de la permaculture sera aussi présent dans vos semis : la permaculture cherche à favoriser l’autonomie ; et le principe « Ne pas produire de déchets » est en phase avec une démarche 100% récup’ pour faire vos semis 🙂

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